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Le Langage des Mudrãs

Dernière mise à jour : 4 déc. 2021

Dans le bouddhisme et l’hindouisme, Les "mudrãs" ("signes" ou "sceaux" ou encore "symboles" en sanskrit) sont des formes symboliques que dessinent les mains et les doigts afin d’exprimer une conception spirituelle. En Inde, ils font traditionnellement partie de tout acte spirituel, en particulier la méditation. Des visualisations, des affirmations et des mantras les accompagnent.






Les mudrãs sont des gestes sacrés de la main dont l’origine remonte à l’Inde védique. Le védisme est un prélude à l’hindouisme. C’est une religion de rituels de purification pour atteindre la divinité. Cela consiste à pratiquer le yoga, l’ascèse, les bains et la psalmodie de formules magiques, les mantras. Les mudrãs font partie de ces rituels. C’est un langage codé que seuls les prêtres et les grands initiés pouvaient jadis comprendre et pratiquer. Le mot sanskrit « mudrã » signifie : sceau, de mud, la joie et le bonheur, et ra, déclencher. Cela date d’il y a plus de 3000 ans. À l’origine ils sont reliés aux pratiques spirituelles et chamaniques. Ils servent à invoquer les divinités car ils représentent la Manifestation divine. Le symbolisme des mudrãs n’est pas que formel. C’est un terme qui définit un geste et une expression spirituelle. En Asie du Sud, se pratiquait « les Danses des mains ». Chaque posture, chaque articulation des mains et des doigts était le reflet d’une attitude spirituelle. Mudrã est souvent en lien avec Mantra, syllabe sacrée chargée d’une grande puissance vibratoire. La mudrã confère à la main un pouvoir particulier qui permet de sceller le mouvement rituel porteur de vibration divine, de volonté et d’émotion inspirées. La main crée un univers dont l’origine est scellée au cœur de l’être.

L’exemple des mains posées sur les genoux est un signe de concentration méditative. La main droite levée, index et majeur réunis, les autres doigts repliés, exprime l’argumentation, l’enseignement. La main pendante, paume tournée vers l’extérieur signifie la charité. La main ouverte en avant, paume tournée vers le ciel représente l’apaisement. La main droite, tournée vers l’extérieur et touchant le sol est signe d’illumination. Au Japon, l’expression de la pensée est représentée sous les traits d’un bodhisattva assis, la tête inclinée s’appuyant sur la main droite, l’autre main tenant la cheville droite posée sur le genou de la jambe gauche pendante. Selon le Canon bouddhique, la main fermée est symbole de dissimulation, de secret. Bouddha ne ferme pas la main car il livre ouvertement et librement toutes les leçons de sa sagesse. En yoga, les mudrãs sont donc l’ensemble de techniques accomplies avec les mains (pour la plupart) mais aussi avec les yeux ou tout le corps (asana) voire même la respiration. Ce sont des pratiques qui nous viennent des rishis indiens. Le yoga de la kundalini considère la main comme une représentation du corps et du cerveau. Les mains sont un miroir du corps et de l’esprit (Lothar- Rüdiger Lütke) La concentration du prana, l’énergie vitale, est au cœur du yoga et des mudrãs. Yoga : union, être uni. Cette notion d’unité avec soi et avec l’énergie cosmique est renforcée par le sceau que crée la mudrã. Le sceau contient le mystère. Mystère qui accompagne les mantras avant de devenir un langage codifié qui évoque la vie de Bouddha à travers toute l’Asie.

Notre corps subtil est empli de canaux énergétiques (nadis en Inde ou méridiens en Chine) qui gèrent nos processus physiologiques et psychiques. Ces canaux s’accumulent essentiellement à la surface des pieds et des mains. L’union du corps-esprit favorise un développement et un enrichissement des mudrãs au cours des rituels religieux et de la danse sacrée remontant à 2500 ans notre ère. La mudrã s’inscrit dans une gestuelle sacrée, artistique et thérapeutique. Travailler avec les doigts permet d’harmoniser l’état physique, de contrôler les émotions, d’augmenter la concentration, d’harmoniser l’être à l’Univers. Travailler sur les nadis permet de maitriser l’énergie. Selon la tradition védique, la main correspond à un chakra de la colonne vertébrale et les doigts représentent les 5 éléments principaux de l’univers:

Le pouce, le feu (Agni)

L’index, l’air (Vayu) Le majeur, l’éther (Akash)

L’annulaire, la terre (Prithivi)

L’auriculaire, l’eau (Jala)

Dans la médecine ayurvédique, la pression exercée par chaque doigt sur certaines zones de la main pour stimuler les organes qui s’y relient rappelle les méthodes d’acupuncture et d’acupression. La maladie étant considérée comme une dysharmonie dans le corps, la stimulation des centres d’énergie peut y remédier. La pratique de diverses formes données aux doigts permet de renforcer la santé mentale, physique et spirituelle. Il existe plus de 50 mudrãs.

 
 
 

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